Si la présentation de l’humoriste américaine a été saluée par les médias américains, une de ses saillies a été critiquée par les avocats défendant les victimes présumées du rappeur.
C’est un rituel des cérémonies cinématographiques américaines dont la saison vient de s’ouvrir avec les Golden Globes dimanche 5 janvier. Les présentateurs de ces événements ont la lourde tâche de divertir leur audience durant ces soirées qui durent parfois plus de trois heures. Pour éviter l’ennui, rien de mieux que faire des blagues sur l’actualité hollywoodienne. Mais parfois, certaines plaisanteries pas très finaudes ne passent pas très bien, comme celle de Nikki Glaser – la première femme présentatrice de l’histoire des Golden Globes – sur la personne du rappeur P. Diddy, accusé d’avoir mis son empire au service d’un « système» de trafic sexuel.
« Zendaya tu étais incroyable dans Dune. Je me suis réveillée pour toutes tes scènes. Tu jouais tellement bien… et Challengers ? Oh mon Dieu ! Ce film est plus chargé sexuellement que les accusations de P. Diddy », a lancé sur scène la présentatrice. Dans Challengers, une romance de Luca Guadagnino connu pour ses films sensuels, l’ex-actrice Disney interprète Tashi, une ancienne joueuse de tennis tombée sous le charme de deux tennismen, Patrick Zweig et Art Donaldson.
Badine, Nikki Glaser a poursuivi sa (mauvaise ?) blague en faisant référence aux nombreuses soirées organisées par P. Diddy, pour lesquelles il est aussi accusé d’avoir agressé sexuellement plusieurs femmes, dont des mineures. « Je suis triste. L’after-party ne va pas être aussi bien que l’année dernière mais on doit faire avec. » Zendaya, qui était présente dans la salle a émis un rire nerveux, en détournant le regard, comme l’a relayé The Independent. L’avocate Ariel Mitchell représentante d’Ashley Parham, une des victimes de P. Diddy, a réagi auprès de TMZ après cette sortie d’un goût douteux. « Prendre à la légère cette situation déplaisante est précisément la raison pour laquelle tant de victimes d’agressions sexuelles ne se manifestent jamais et ne signalent pas les abus dont elles ont été victimes », a-t-elle dit. Un avis partagé par Tyrone Blackburn, l’avocat d’autres victimes de P. Diddy qui ne s’attendait pas à ce qu’une « humoriste aussi célèbre fasse des blagues sur ce sujet ».
Une présentation toutefois saluée
Malgré cette plaisanterie, la présentation de Nikki Glaser a toutefois été saluée par la presse américaine, qui évoque déjà la possibilité qu’elle rempile pour la prochaine édition. Invitée de l’émission SiriusXM présentée par Howard Stern, l’humoriste de 40 ans a notamment révélé avoir gardé sous le coude d’autres «traits d’humour» à commencer par une énième allusion à P. Diddy. « C’est la dernière fois que nous serons tous dans la même salle jusqu’au procès de P. Diddy », voulait-elle également dire, en faisant une référence à peine voilée aux nombreuses stars qui seraient potentiellement impliquées dans cette affaire.
Nikki Glaser a aussi retiré de son monologue une remarque (malicieuse ou mal venue, c’est selon) sur le film Conclave. « J’ai adoré Conclave. Ça parle de choisir un nouveau pape. C’était tellement réconfortant. Cela vous touchera tellement que l’église devra le passer dans un autre cinéma. Et bonus : vous n’avez pas besoin de carte d’identité pour entrer dans une After Party Conclave». Enfin, elle a également pris la décision de ne pas rire de l’accident mortel survenu lors du tournage de Rust, où Alec Baldwin a tiré accidentellement sur la directrice de photographie Halyna Hutchins. « Michael Keaton était incroyable dans Beatlejuice Beatlejuice. Malheureusement, Alec Baldwin n’a pas fait son retour dans cette suite dans son rôle de fantôme car il était trop occupé à en créer.» Le rire est-il le propre d’Hollywood…pas sûr.
