En une décennie, le complexe rêvé par Pierre Boulez n’a pas seulement bouleversé le paysage musical. Offrant une acoustique à la mesure des plus grands orchestres et une programmation 360°, il invite à repenser le rôle des institutions dans nos sociétés. Prolongeant ce que la Cité de la Musique avait initié il y a 30 ans.
La « maison des orchestres »
S’appuyant sur le travail de l’acousticien Harold Marshall, Jean Nouvel signe une synthèse des deux modèles que sont la boîte à chaussure type Muskiverein de Vienne et le vignoble type Philharmonie de Berlin. Une troisième voie assurée par la disposition frontale des balcons et un placement du public à 360° autour de la scène. Le tout avec un rapport scène-salle optimal : pour 2400 places, la Philharmonie de Paris offre 13 m3 d’air par spectateur. Un record. Ces conditions acoustiques ont séduit les plus grandes formations, des Berliner Philharmoniker à l’orchestre de la Scala. Plusieurs reviennent deux à trois fois par saison, comme le London Symphony Orchestra ou le Royal Concertgebouw. Les grands orchestres américains y posent leurs valises tous les deux ans. « Une acoustique vantée par les plus grands chefs », se réjouit Olivier Mantei, directeur général de la Philharmonie. Qui souligne que cette présence des phalanges internationales ne fait pas d’ombre…